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Mieux comprendre la période du terrible two

À 2 ans, certains enfants connaissent une période de forte opposition fréquemment appelée le « terrible two ». Cette « crise des deux ans », qui se caractérise par de (grosses) colères à répétition et des sauts d’humeur, est souvent difficile à gérer par les jeunes parents, notamment pendant les repas du soir de votre enfant. Vous êtes concerné par cette situation ? Rassurez-vous : bien que souvent très impressionnantes, les crises du terrible two font partie du développement psycho-affectif du jeune enfant. Babybio fait le point et vous aide à mieux appréhender cette période charnière du développement de bébé

Qu’est-ce que le « terrible two » ?

Ah, la fameuse crise des deux ans ! Tous les parents qui ont eu affaire à elle en gardent encore certainement quelques souvenirs. Pas facile à vivre (pour les parents comme pour l’enfant), cette phase de forte opposition a de quoi déstabiliser mêmes les plus patients d’entre nous ; d’autant plus qu’elle apparaît souvent sans crier gare, alors que bébé était perçu jusque-là comme un petit ange calme et sage.  Mais que s’est-il donc passé ? Et de quoi s’agit-il concrètement ?

Une période de transition courante chez les nourrissons

Le terrible two survient chez de nombreux enfants entre 18 et 24 mois. Lors de cette période, l’enfant entre fréquemment en opposition avec ses parents, conteste chacune de leur décision et peut entrer dans des colères noires lorsqu’il n’obtient pas immédiatement ce qu’il veut. 

Ces colères, parfois incontrôlables, laissent souvent les parents démunis, ne sachant plus quoi faire pour calmer leur bout de chou. Il est toutefois important de ne pas s’inquiéter, ni de se décourager : malgré leur intensité, ces crises constituent une étape normale et nécessaire au développement du jeune enfant, en lui permettant notamment de s’affirmer en tant qu’individu. 

Pourquoi l’enfant passe par le « terrible two » ?

Vers l’âge de deux ans, les nourrissons entrent dans une période de transition, qui les fait passer de la phase bébé à celle de jeune enfant. Lors de cette transition, l’enfant prend progressivement conscience du « je », à travers plusieurs apprentissages (la marche, le langage, le jeu), et comprend progressivement qu’il est une personne à part entière. 

Ce sentiment s’accompagne généralement d’un fort besoin d’autonomie. L’enfant veut alors tout faire par lui-même. Toutefois, il est encore trop petit pour réaliser la plupart des tâches qu’il souhaiterait faire comme un grand ; il ressent alors une grande frustration dès que ses parents (ou son entourage) lui rappellent qu’il n’a pas encore l’âge de prendre les choses en main. 

C’est à ce moment-là que surviennent les pleurs, les cris et la colère, qui se transforment parfois en véritable crise de terreur. Ces manifestations sont alors le seul moyen pour l’enfant d’exprimer sa frustration, car son cerveau est encore trop immature pour parvenir à contrôler ses émotions. 

Combien de temps dure le terrible two ?

La crise des deux ans commence vers l’âge de 18/24 mois (selon les enfants) ; elle dure généralement 1 an environ ; certains enfants peuvent toutefois connaître des crises de colère récurrentes jusqu’à leur 4 ans. 

Bien sûr, comme toutes les périodes de développement, le terrible two ne s’arrête pas soudainement. Généralement, l’enfant se montre progressivement plus coopératif, et parvient peu à peu à diminuer la fréquence des crises de colère, ainsi que leur intensité. Cette évolution va de pair avec le développement de son cerveau, qui va être de plus en plus apte à gérer la frustration. Cette étape fait partie du développement à l’instar de la période plus douce des premiers mots de votre enfant.

Comment gérer le terrible two ?

Le terrible two est une période particulièrement difficile à appréhender pour les parents. Face aux refus constants de l’enfant, il est normal de se sentir pris au dépourvu, et de ne plus savoir comment réagir lorsqu’une colère éclate. Mais rassurez-vous : il existe des solutions pour que cette période soit moins éprouvante.

Être à l’écoute des émotions de l’enfant

Il est particulièrement important de prendre en considération les émotions de votre enfant lors de ses crises de colère. Mettre des mots sur ce qu’il ressent et ne pas minimiser son ressentiment sont des démarches qui peuvent contribuer à réduire l’intensité de la crise. « Je comprends ton émotion, mais il y a d’autres façons de réagir ». En procédant de la sorte, vous pouvez désamorcer le sentiment de frustration ressenti par l’enfant, bien souvent à l’origine de la colère, et l’aidez à faire face au flot d’émotions qui le submerge. 

Ne pas punir l’enfant mais faire preuve de fermeté dans ses décisions

Les colères de votre enfant lors du terrible two ne sont généralement pas des caprices. Les crises résultent avant tout de l’incapacité de son cerveau à contrôler ses émotions. Dans la plupart du temps, votre bout de chou n’a pas l’intention de vous provoquer, mais subit lui-même sa propre frustration. Il est donc fortement déconseillé de le punir, tout simplement car il n’a pas encore la maturité nécessaire pour changer son comportement par lui-même. En revanche, il est indispensable de fixer des limites à votre enfant, et de s’y tenir avec fermeté (en veillant toutefois à toujours rester calme, notamment lorsque la colère est à son paroxysme). 

Ne jamais répondre par l’énervement et l’agressivité

Les crises du terrible two peuvent mettre vos nerfs à rude épreuve. Si vous sentez que vous perdez patience, n’entrez pas en confrontation avec votre enfant : cette attitude ne pourrait qu’envenimer les choses ; confiez plutôt votre bambin à votre conjoint/conjointe, ou à une personne de votre entourage quand vous le pouvez. Si vous êtes seul(e) avec lui, faites en sorte qu’il évacue sa colère dans un endroit de la pièce sécurisé, à quelques mètres de vous, le temps que vous puissiez vous calmer (mais restez toujours à proximité de votre enfant pour pouvoir être en mesure de l’observer).

Après la crise, il est important de revenir sur l’épisode de manière calme et reposée. L’idée n’est bien sûr pas de culpabiliser l’enfant, mais de lui faire comprendre qu’il ne faut pas agir de la sorte et que son attitude n’était pas appropriée. C’est aussi le moment idéal pour lui donner des pistes quant aux bons comportements à adopter lorsqu’on se trouve dans une situation de frustration. 

Ne pas se focaliser sur la crise

Détourner l’attention de votre enfant peut être un bon moyen pour limiter l’intensité de la crise. Dès que vous sentez la colère poindre le bout de son nez, essayez de reporter l’attention de votre enfant sur un sujet qui pourrait l’empêcher de penser à la chose qui le frustre. Certains parents proposent à leur enfant de boire un petit verre d’eau, par exemple, ou lui montrent un objet susceptible d’éveiller sa curiosité. Il ne s’agit bien sûr pas d’une recette miracle, mais cette solution fonctionne sur de nombreux enfants vers l’âge de 2 ans.  

Anticiper les crises de colère

S’il n’est pas toujours possible d’éviter la contestation de votre enfant, vous pouvez cependant anticiper certaines crises de colère. Il peut par exemple être recommandé, lorsque vous vous rendez dans un endroit susceptible de déclencher son opposition, de lui expliquer au préalable ce que vous allez faire. Cette démarche permet à certains jeunes enfants de mieux appréhender le moment (ou l’action) qui d’ordinaire peut donner lieu à un refus de leur part. 

Enfin, essayez toujours de dédramatiser la situation : le terrible two, bien que très éprouvant pour les parents et l’enfant (qui est lui-même frustré par son comportement), est une étape normale du développement qui finira par passer ! De plus, les crises de colère, même très fortes, n’ont aucune incidence sur la santé de l’enfant. Bien sûr, si vous vous sentez démuni ou submergé par la fatigue, il est important d’en parler à votre pédiatre, qui pourra vous donner des conseils et vous aider à mieux gérer cette période difficile.